Conseil municipal du 16 novembre 2022

Dans une ambiance nettement plus électrique que lors des précédentes sessions, le conseil municipal de Plaisance s’est déroulé le mercredi 16 novembre devant un public nombreux que nous tenons à remercier d’entrée de jeu.

Comme le tableau des votes l’indique, majorité et opposition ont voté à l’unanimité l’essentiel des délibérations, deux sujets seulement voyant les deux blocs se reconstituer : l’augmentation des indemnités du maire et la construction de la caserne des pompiers.

I- Les indemnités du maire

Après l’augmentation légale de 3,5 % du point d’indice en juillet 2022, voici donc une augmentation de plus de 25 % au 1^er janvier 2023 pour les indemnités du maire. Les aides soignantes, les salariés de Total n’osaient même pas en rêver, Patrick Fitan l’a fait. Pour lui. Car à Plaisance il y a plus fort que l’inflation, c’est l’augmentation des indemnités du maire.

Cette proposition qui a été votée comme un seul homme par les conseillers de la majorité a suscité de nombreuses remarques de la part des trois conseillers d’opposition présents.

D’abord, il a été rappelé que l’article L2123-17 Code Général des Collectivités Territoriales pose le principe que les fonctions de maire, d’adjoint et de conseiller municipal sont gratuites. Autrement dit, nous ne sommes pas là pour nous enrichir ou devenir de petits politiciens de profession mais bien pour servir. Il n’existe, par dérogation au principe, qu’une logique d’indemnité et non de salaire.

Patrick Fitan a indiqué avoir renoncé à son métier pour se consacrer pleinement à sa fonction. Merveilleux numéro visant à faire pleurer dans les chaumières. Nous avons rappelé que ce dernier n’exerce pas ses fonctions à plein temps et nous sommes en droit de nous interroger sur le fait que le maire également président de Ciné Europe et de CAP 2022 confond le temps passé en qualité de maire et celui dédié à ses activités de président de comité des fêtes. Par ailleurs, il est également vice-président du Syndicat Mixte de l’Adour Amont, fonction qui lui octroie également une indemnité. Dans le même chapitre, nous avons rappelé que le maire de Marciac perçoit une indemnité plus faible que celle perçue avant augmentation par le maire de Plaisance et qu’il exerce par ailleurs ses fonctions de président de la communauté de communes et de président du pays Val d’Adour de façon absolument bénévole. Ainsi, la situation de notre pauvre maire de Plaisance accaparé par une charge inouïe nous semble à relativiser. En outre, ce n’est pas aux Plaisantins de payer les choix de carrière de Patrick Fitan.

Enfin, le plus choquant dans cette délibération c’est le renoncement à un engagement de campagne, l’engagement qui était pour l’équipe majoritaire le plus simple à tenir. En effet, durant la campagne, Patrick et toute l’équipe s’étaient engagés sur le fait que le maire percevrait la même indemnité que celle perçue par Régis Soubabère en fin de mandat et que les adjoints ne percevraient aucune indemnité tant que la commune ne serait pas revenue à meilleure fortune.

Nous savions depuis le premier conseil municipal, que Patrick avait fait un choix de carrière et qu’il lorgnait sur les indemnités comme Golum sur l’anneau de pouvoir. En effet, lors de ce premier conseil, à l’insu de son groupe, Patrick Fitan avait déjà tenté de gonfler ses indemnités ce qui serait passé inaperçu sans la vigilance de Simone Broustet. Grâce notamment à Jérôme Ganiot nous étions arrivés à lui faire entendre raison et lors du second conseil, une nouvelle délibération conforme aux engagements de campagne avait été votée. Mais depuis tout semble avoir changé, à l’exception de l’appétit de Patrick Fitan pour l’argent public. Même Jérôme Ganiot qui s’était élevé contre la magouille initiale n’a rien trouvé de mieux que de soutenir la délibération de mercredi pourtant porteuse d’une augmentation deux fois plus importante. Il faut croire qu’en politique, les convictions sincères s’émoussent avec le temps et que le pouvoir local pour les uns, l’aura des puissants pour les autres, la quête d’argent pour les derniers, fait de citoyens ordinaires et sincères des élus médiocres plus préoccupés par leur intérêt personnel que par leur intérêt public. Ainsi, deux ans après leur entrée en fonction, c’est l’ensemble de la majorité qui a enterré sa promesse de campagne. La parole donnée, le sens du devoir, de l’honnêteté et de la vérité ne semblent plus avoir droit de siéger à la mairie de Plaisance.

Les conseillers de l’opposition ont demandé à ce que l’indemnité du maire demeure identique et qu’elle n’augmente que lors du prochain mandat si le candidat devenu maire annonce clairement la couleur. Proposition refusée. De l’état de santé de la commune il n’en a jamais été question, la seule problématique qui anime la majorité c’est le confort du maire.

II- La caserne des pompiers

À la fin du conseil municipal, Patrick Fitan, maîtrisant parfaitement l’art de faire porter la faute sur les autres, annonce que la commune devrait finalement participer au paiement des divers raccordements réseau pour la construction de la nouvelle caserne chiffrant la dépense à 80000€, dépense due d’après lui aux signataires de la pétition. Pourtant, lors des deux derniers conseils municipaux, le même Patrick Fitan nous avait affirmé que tout serait pris en charge par le SDIS alors même que cette pétition avait été rendue depuis plusieurs mois. Heureusement étonné par cette annonce, nous l’avions fait répéter.

Décidément, les paroles de notre maire n’engagent que ceux qui y croient et la vérité du 15 septembre devient l’erreur du 16 novembre. La majorité a beau jeu d’indiquer que cette dépense constitue un surcoût, il s’agit surtout d’une dépense non prévue alors même que ne disposant pas des informations données à un maire, nous avions évoqué cette dépense lors du conseil de novembre 2021 avant d’avancer un chiffrage de 100 000€ lors du conseil du 12 janvier. Quant aux fameux pétitionnaires, ils n’y sont pour rien : en construisant cette caserne sur un terrain non raccordé aux divers réseaux, la dépense était par nature inévitable.

Comme pour les cloches, la majorité refuse d’écouter les alertes et ce n’est que plusieurs mois après que l’histoire donne raison à l’opposition et que l’affaire se solde en ajoutant un chèque sur le dos des Plaisantins.

Plus que jamais nous sommes convaincus qu’il aurait été nécessaire de réhabiliter l’ancienne caserne. L’opération aurait coûté nettement moins d’argent, elle aurait préservé 5 000m2 de l’artificialisation et évité de laisser une friche dans le centre du village.

Comme d’habitude, le maire de Plaisance est plus doué pour faire la fête que pour porter des dossiers complexes. Il considère sûrement qu’en donnant du pain et des jeux à ses concitoyens, ces derniers lui pardonneront son manque de travail et de vision sur les enjeux de la commune et lui permettront de s’augmenter en dépit de ses propres promesses.