Le 12 avril a eu lieu un conseil municipal essentiellement dédié à la thématique budgétaire (budget 2023). Il faisait suite au conseil municipal du 15 mars dont l’essentiel des discussions étaient également budgétaires (comptes de l’année 2022). Pris dans le tourbillon de la vie, nous n’avons pas eu le temps de réaliser un compte rendu du conseil de mars. Toutefois, les deux conseils ayant abordé des sujets proches voire similaires, le compte rendu actuel fera indifféremment référence aux deux rencontres. Vous trouverez dans un premier temps le traditionnel tableau reprenant les votes principaux puis nous mettrons en lumière certaines thématiques (choix budgétaires, rapport aux associations, entrée de village, questions diverses).
Conseil du 15 mars :

Conseil du 12 avril :

I- Un budget sans vision pluriannuelle uniquement axé sur les réponses à apporter aux partenaires
L’opposition regrette l’absence de vision, de programmation de la majorité actuelle. Si la première année, ce défaut pouvait s’excuser par la découverte de la fonction, tel n’est plus le cas trois ans plus tard. Plaisance ne dispose, malgré nos incitations répétées, d’aucun programme pluri-annuel de voirie permettant d’agir de façon concertée avec le département gestionnaire de la voirie départementale et avec les syndicats de réseaux (électricité, assainissement, voirie). L’état de la voirie municipale se dégrade et les réparations s’effectuent au coup par coup : un peu de route communale ici, quelques trottoirs là.
Dans le même ordre d’idée, nous déplorons toujours l’absence de gestion dynamique des parcelles et biens communaux, l’absence de démocratie participative, l’oubli des promesses environnementales, l’appauvrissement patrimonial de la commune avec des cessions immobilières sans reconstitution à la même valeur.
Parmi les points négatifs soulevés, nous notons le coût exorbitant de la maison de santé, les conséquences imprévues (+ 120 000€) de son implantation sur les voies de communication (point 2), celles tout aussi imprévues de la construction de la caserne des pompiers (+ 60 000€ de réseaux à construire). Nous constatons ainsi que les deux projets phares de Patrick Fitan (centre de santé impulsé grâce à la dynamique du conseil départemental, construction de la caserne sur ordre du service départemental d’incendie et de secours) mal pensés et conduits dans l’amateurisme et la précipitation génèrent des surcoûts non envisagés initialement.
Quelques points de détail également : des dépenses d’avocat pour rédiger un courrier de réponse à l’association La Renaissance (même pour la rédaction d’un simple courrier notre maire aux indemnités augmentées a besoin qu’on lui tienne la plume!) dans un conflit qui n’aurait pas dû avoir lieu si Patrick Fitan avait écouté l’association et agi avec plus respect plutôt qu’en donneur de leçon dans la presse locale ; une provision de travaux pour construire des toilettes au cinéma en 2023 après les avoir détruites en 2022 sans tenir compte des règles sanitaires en vigueur…encore un point mal pensé en dépit des alertes de Simone Broustet. Comptablement enfin, l’inscription d’un emprunt fictif permettant d’équilibrer une section d’investissement au détriment des règles comptables en vigueur. Nous regrettons enfin la signature d’une convention onéreuse (1000€ initialement reconductibles chaque année) avec la chambre des métiers, le maire se montrant incapable de nous citer les avantages et l’intérêt de cette convention. Face au flou, nous avons demandé à ce que le vote de la convention soit reporté au prochain conseil pour que nous puissions interroger artisans et commerçants sur l’intérêt qu’ils entrevoyaient à cette signature afin de payer si et seulement si certains commerçants étaient associés à la démarche. Sur ce point, nous notons l’intervention de Jérôme Ganiot qui se prononcera également contre cette dépense d’argent dont on ne perçoit pas l’intérêt immédiat, Patrick Fitan et le reste de l’équipe validant la dépense sans sourciller. Bref, que ce soit le compte administratif 2022 ou le budget 2023, nous sommes devant des copies décevantes, une fois de plus.
Heureusement, quelques points de satisfaction : les travaux sur l’immeuble de Mentque dont nous sommes à l’origine et qui trouvent enfin leur concrétisation, notre projet nuit noire qui permet des avancées aussi bien écologiques qu’économiques (et il faudrait aller plus loin, plus vite!), des recettes supplémentaires grâce à notre travail sur la gendarmerie, recettes supplémentaires qui compensent pour partie les multiples pertes de loyers perçus du fait des choix opérés par Patrick Fitan et son équipe. Satisfaction également de constater que les taux d’imposition n’augmenteront pas et que la politique de désendettement se poursuivra.
II- Un grand bon en arrière en matière de rapport aux associations
Fini le temps de la rationalisation de l’attribution des subventions aux associations sportives mis en œuvre par Michel K’Delant sous la municipalité de Régis Soubabère : ce système juste et honnête devait être trop complexe à manier pour que Patrick Fitan parvienne à la pérenniser…à moins qu’il ait pris goût à la distribution clientéliste de subventions, celles-ci atteignant le niveau le plus élevé depuis le début du mandat. Et comme nous l’avons déploré tout au long de l’année écoulée, la municipalité persévère dans un traitement inéquitable, louant certains bien communaux aux associations, pour les prêter à d’autres, permettant un éclairage gratuit pour certaines, le faisant payer aux autres.
Depuis le début de ce mandat, nous appelons, Muriel Devilloni en tête et de façon régulière à une mise à plat des rapports liant la commune au monde associatif : ne pas donner sans penser pour reprendre sans équité mais bien permettre un usage dynamique et égalitaire des biens communaux, en réduisant les subventions directes attribuées au gré des sympathies.
III- Repenser l’entrée du village
Après avoir dépensé des centaines de milliers d’euros d’argent public dans la réfection de la maison de santé (faisant perdre au passage des dizaines de milliers d’euros de recettes de locations à la municipalité) alors qu’un choix moins onéreux et plus opérationnel était possible et présenté par Muriel Devilloni, Patrick Fitan, se faisant rappeler à l’ordre par le conseil départemental s’est rendu compte qu’il fallait également aménager et sécuriser la voirie aux abords de ce bâtiment qui indéniablement sera générateur d’un nouveau trafic. Or, entre l’impératif de pouvoir stationner des ambulances au plus près du bâtiment, l’étroitesse et la proximité du pont, la vitesse de certains véhicules, l’ensemble devait être revu. Pour ce faire, la municipalité envisage un grand chantier à plus de 100 000€ afin de créer un stationnement d’urgence adéquat, de rendre le pont à voie unique en élargissant un (les) trottoir(s) piétons et en établissant entre l’entrée du village et le pont une série de chicane en tout sens. Pour peaufiner la réflexion, l’étude est confiée pour 15000€ a une maîtrise d’ouvrage chargée d’affiner le scénario et de piloter le marché. Nous ne pouvons nous satisfaire d’un cabinet qui délivre ses conclusions à un homme qui décidera seul, comme ce fut le cas pour l’emplacement du centre de santé, de la solution à retenir. Comme nous l’avions demandé sur d’autres sujets sans être suivi (nuit noire, Cité de l’Orgue), nous souhaitons que la population soit associée.
Pour notre part, si travailler sur la circulation au niveau du pont nous semble une bonne idée (à condition de s’assurer impérativement que le choix retenu ne fragilise pas sur le long terme l’ouvrage), dépenser une telle somme pour des chicanes en entrée du village alors même que notre voirie est trouée de toute part nous semble pour le moins peu pertinent.
IV- Questions diverses
Au titre des questions diverses, nous avons interrogé la municipalité sur le devenir des classes maternelles et primaires d’une part, des classes du collège d’autre part. Les inquiétudes des parents d’élèves communiquées au maire n’ont jamais été relayées au conseil municipal alors même que le soutien ferme et constant des élus aux combats conduits par les parents d’élèves est indispensable. Eh oui, il n’y a pas que les caisses à savon et les verres de floc dans la vie d’un maire ! Être maire d’une commune rurale dans la France de ce début de XXIeme siècle c’est être prêt à mener des combats permanents pour conserver nos services publics pourvoyeurs d’emplois pour nos territoires en difficultés. Lors de la fermeture de la trésorerie nous avions déjà constaté la pusillanimité de Patrick Fitan lorsqu’il s’agit de se faire entendre face à une autorité publique, nous ne souhaiterions pas que cette situation se reproduise pour nos écoles. Les élus de l’opposition, soutenus une nouvelle fois par Jérôme Ganiot, ont souhaité qu’une motion de soutien soit votée, option écartée par le maire.
Enfin, les élus de l’opposition dénoncent unanimement l’attaque personnelle conduite par Patrick Fitan envers Simone Broustet à l’issue du conseil du 15 mars. Nous tenons également à signaler (et à les en remercier) qu’un certain nombre de conseillers municipaux de la majorité ont apporté leur soutien à Simone Broustet souhaitant s’écarter ainsi des propos tenus par leur chef d’équipe.En effet, après les questions diverses, le maire a souhaité lire un papier qu’il avait écrit dans lequel il attaque personnellement Simone Broustet excédé que celle-ci ne cesse de le questionner et se plaignant d’une mission rendue impossible par ces questions ou remarques incessantes. Sur la forme, agir de la sorte, c’est montrer d’une part qu’il n’est pas capable de tenir un propos construit sans le préalable et le lire le moment venu, d’autre part qu’il est trop fier pour se contenter de répondre par écrit aux demandes écrites d’une conseillère municipale. Sur le fond, c’est méconnaître une mission essentielle des exécutifs locaux en démocratie : concerter, expliquer, rendre compte. La démocratie locale ne saurait se contenter d’auto-satisfecit imagés produits sur les réseaux sociaux et la communication, si elle oublie l’autre, l’échange, le dialogue, n’est qu’une plaie supplémentaire de notre monde qui s’individualise dangereusement.
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