Nihil novi sub sole. Les conseils se suivent, les projets se ressemblent et le perdant est toujours le même : le contribuable plaisantin. Ainsi, si nous approuvons les projets de caserne des pompiers et de centre territorial de santé, nous déplorons que les modalités de mises en œuvre soient systématiquement les plus coûteuses faute d’avoir travaillé et réfléchi à des alternatives. (I) Pire, le débat est impossible la majorité municipale ne faisant pas preuve de la plus élémentaire finesse requise pour comprendre que nous nous opposons aux modalités de l’action et non à l’action elle-même. Pourtant, les conséquences désormais palpables de la gestion mensongère et catastrophique du dossier des cloches par le maire et une partie de son équipe auraient dû les éclairer ! (II) Alors, navigant au milieu du mensonge, ultima ratio, et de l’absence de vision stratégique, il ne nous reste plus qu’à suggérer des voies de bonne gestion et à porter nous-même les rares points que nous pouvons conduire (III).
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, vous trouverez comme à notre habitude le tableau des votes de la séance du 12 janvier 2022.

1- Caserne des pompiers et centre territorial de santé : dépenser plutôt que penser
– La caserne des pompiers : depuis juin 2021, tandis que la majorité municipale attend passivement les directives des fonctionnaires du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS), les élus de l’opposition s’interrogent et, suite au conseil de novembre (cf compte-rendu précédent), interrogent. Si la Sous-Préfecture a apporté les réponses attendues, le SDIS était resté quant à lui bien silencieux. Nous furent donc surpris de découvrir le jour du conseil que pas moins de 7 représentants du SDIS étaient venus pour nous effectuer une présentation du projet avant le vote. Estimé par le SDIS à 500 000€ au mois de novembre, le coût de la rénovation a bondi, toujours selon le même entité, à 928 000€ en janvier. Le coût de la construction demeurant stable à 1 140 000€. Au rythme de cette inflation, deux mois de plus et le prix de la rénovation aurait pu être bien plus élevé que celui de la construction ! Si la participation de la commune est, à la vue de ces nouvelles données, sensiblement identique (85 000€ pour la rénovation, 104 000€ pour la construction), les éléments annexes ne le sont pas. En effet, dans le cadre d’une rénovation, Plaisance réhabilite un bâtiment vieillissant en centre-ville et évite de créer une friche urbaine alors que pour la construction, Plaisance donne au SDIS un terrain constructible de 5 000m2 pour l’euro symbolique, terrain que la commune viabilisera (voirie, raccordement) et dont le coût global estimatif (terrain plus viabilisation) avoisine les 100 000€. Ainsi, l’habitant de Plaisance paiera deux fois une caserne qui avant 2017 aurait été intégralement prise en charge par le SDIS. Et l’habitant de Plaisance devra en outre mettre la main à la poche pour restaurer la caserne actuelle afin de lui trouver une finalité. Compte tenu de ces éléments nouveaux pour l’ensemble des membres du conseil, les conseillers d’opposition demandent un report de vote afin de pouvoir disposer des documents présentés et étudier les deux possibilités. Les conseillers de la majorité s’ils découvrent ces chiffres, ils n’estiment pas nécessaire d’étudier. Sourds à nos arguments, la majorité municipale a voté à l’unanimité le don du terrain et la participation financière à la construction, point sur lequel l’ensemble de l’opposition a manifesté son désaccord.
– Le centre territorial de santé : après avoir candidaté à l’opération pilotée par le Conseil Départemental et d’être retenu pour accueillir des médecins généralistes salariés, la commune de Plaisance se devait de trouver et préparer le bâtiment adéquat. Depuis le début, la majorité municipale a songé à l’ancienne trésorerie et a fait cavalier seul sur ce dossier contrairement à d’autres territoires comme Vic-Fezensac par exemple. Lors d’un précédent conseil, tandis que Romain Duport déplorait que le sujet ne soit pas porté par l’intercommunalité pour prendre en considération la totalité des difficultés rencontrées par notre territoire et trouver une solution financière mutualisée, Simone Broustet s’interrogeait sur le coût des travaux de réhabilitation. Sur ce point le maire l’avait rassuré en lui indiquant que ça ne coûterait pas grand-chose. Finalement l’addition présentée en janvier est plutôt salée l’opération étant estimée à 365 000€ dont 93 000€ de fonds propres de la commune. Muriel Devilloni a regretté que d’autres implantations n’aient pas été envisagées ayant pour sa part étudié un plan alternatif consistant à acheter le cabinet où officie actuellement le docteur Lissac, cabinet déjà aux normes et opérationnel et s’étant renseignée sur le coût de l’opération, celle-ci serait revenue moitié moins cher que l’option retenue par la majorité municipale.
Favorables au projet, opposés à sa mise en œuvre de manière irréfléchie par la majorité, les membres de l’opposition se sont abstenus compte tenu que cette première délibération était relative à une demande de subvention.
2- Le dernier son des cloches : un glas pour les Plaisantins
Il est bien regrettable que la majorité demeure sourde devant nos conseils et nos suggestions. En effet, les ultimes soubresauts de l’affaire des cloches apportent un éclairage cru sur l’incompétence crasse de la gestion de ce dossier par Patrick Fitan soutenu jusqu’à l’ultime vote par Sandrine Blanchet, Jérôme Ganiot, Raymond Quereilhac, Alain Seidel et Jean-Raymond Villanova.
Ayant entendu dire qu’une partie de la subvention allouée par l’État n’avait pas été versée, Simone Broustet a interrogé le maire qui a confirmé pudiquement que 13 000€ avait été retenus.
13 000€ de perdus ! Cette somme correspond non seulement à l’intégralité des 10 000€ de la subvention obtenue grâce aux efforts de Romain Duport mais elle vient également hypothéquer 3 des 8 000€ obtenus par la municipalité précédente. En refusant de verser ces fonds, la préfecture sanctionne la réalisation d’un projet différent par rapport à celui qui avait permis d’obtenir les subsides. Rappelons que l’ossature de clocher ne permet plus d’accueillir la troisième cloche qui demeurera donc en bas pour de nombreuses années. Rappelons également qu’une structure à 5000€ a été achetée et qu’elle dort encore en pièce détachée quelque part dans Plaisance. Gâchis patrimonial, gâchis financier. Nous demandons aux 6 élus qui sont à l’origine de ce gaspillage de rembourser la perte de la subvention et le montant de la structure extérieur soit, à ce stade, 18 000€.
Et ces élus ne peuvent plaider l’ignorance car lors du conseil du 10 décembre, les trois élus qui siègent aujourd’hui dans l’opposition n’avaient eu de cesse de les alerter. D’ailleurs, l’alerte avait été tellement vive que Patrick Fitan a décidé de porter plainte contre Romain Duport pour injures publiques lui reprochant les mots suivants : « incompétence, gaspilleur, menteur, Pinocchio, népotisme ». Effrayés par ces mots, ces élus n’ont pas compris que le mot en lui-même n’avait rien d’effrayant mais qu’il utilisait que pour une décrire une réalité cruelle pour notre village. Sur ce point, après avoir été auditionné en décembre, le procureur de la République d’Auch a classé cette plainte sans suite n’ayant rien trouvé à redire. L’opposition montre la lune, la majorité municipale regarde le doigt.
Mais les affaires juridiques n’en sont pas restées là puisqu’en décembre 2021, nous avons eu la mauvaise surprise d’apprendre qu’à la suite de la commission finances de septembre, le conjoint de maire avait porté plainte contre Simone Broustet, Muriel Devilloni et Romain Duport. Un couple uni dans la procédure… Nul doute que cette nouvelle plainte connaîtra le même sort que la précédente mais nous dénonçons une attitude visant à intimider des élus de l’opposition qui, bénévolement, s’engagent pour leur commune en défendant ce qui leur semble le mieux pour leurs concitoyens. Ne pas partager notre vision des choses est légitime et la vie publique doit être emplie de débats. Mais lorsque Patrick Fitan puis son conjoint cherchent à nuire non pas aux élus mais bien aux individus, alors cela en dit long sur la médiocrité de la vie démocratique de notre commune. Oui, c’est pour nous tous, Plaisantins, que sonne le glas.
Pour clore ce chapitre, nous demandons au maire de Plaisance d’avoir un peu de respect, si ce n’est pour la démocratie locale, du moins pour les pouvoirs régaliens, pour la Justice, pour la gendarmerie qui ont d’autres sujets plus importants à mener que d’écouter les états d’âme d’un élu qui n’a pas la répartie nécessaire en séance publique et qui tente de la compenser par des dépôts de plainte.
3– Suivi des points évoqués par les conseillers d’opposition
– L’actualisation des bases fiscales. Après deux relances en conseil municipal, la majorité a contacté la direction des finances publiques début novembre. Une réponse de principe favorable a été apportée par le directeur. Nous attendons désormais une mise en œuvre concrète faute de quoi nous reviendrons sur ce sujet lors de la commission communale des impôts directs au printemps prochain.
– Réflexion sur la nuit noire. Contrairement à ce qui nous avait été annoncé en séance en novembre dernier, nous pouvons effectivement réfléchir à la mise en place de la nuit noire à Plaisance. Les élus de l’opposition ont eu en décembre 2021 un entretien avec le directeur du syndicat départemental d’électrification du Gers (SDEG) qui nous a indiqué avoir déjà accompagné Seissan et L’Isle Jourdain dans cette démarche et travailler actuellement avec Gimont. Proposition nous a été faite d’engager une étude gratuite sur la commune pour étudier le coût et la rentabilité d’une telle mise en œuvre et la sectorisation nécessaire. Nous avons donc demandé au conseil de prendre une délibération autorisant le maire à conventionner avec le SDEG pour réaliser cette étude.
Attachés à la démocratie participative, nous organiserons une rencontre publique pour présenter ce dispositif et notamment l’intérêt écologique de reconstituer la nuit noire en coeur de nuit. Lorsque l’étude aura été faite, nous irons auprès de chaque habitant concerné pour obtenir son assentiment et tenter de le convaincre du bien fondé et l’absence de risque d’un tel dispositif. Cette opération se fera avec vous.
– Aire de jeu. Muriel Devilloni a questionné la majorité municipale quant à l’aire de jeu en cours de création. Rappelons qu’une fois de plus, les membres de l’opposition sont favorables à une telle action mais s’interrogent sur sa conduite. En effet, nous aurions préconisé l’installation d’un sol adéquat afin d’éviter aux jeunes enfants de tomber dans la boue en quittant le tobogan, il nous aurait semblé plus cohérent d’installer une petite barrière autour des jeux afin de protéger les utilisateurs des déjections canines. La majorité fait sur ce point un appel au civisme que nous ne pouvons que relayer.
– Programme pluriannuel de voirie, calvaires,recensement des parcelles communales. Romain Duport regrette qu’aucun programme de voirie ne soit établi, l’état des routes et chemins de notre commune étant particulièrement délabré. La municipalité doit anticiper et prévoir un programme de rénovation sur la durée du mandat. Profitant en outre du recrutement momentané d’une nouvelle directrice adjointe, la demande de réalisation d’un tableau recensant l’ensemble des propriétés des parcelles plaisantines a été effectuée. Enfin, un point sur l’état de délabrement des croix en bord de route a été fait, le maire demandant à Romain Duport d’en effectuer le recensement ce qui sera fait prochainement en lien avec l’association Plaisance Patrimoine Historique.
Nous remercions enfin le public présent lors de cette séance. Nous regrettons une fois de plus que la parole ne soit pas donnée à ceux qui souhaitent s’exprimer et que lorsque deux concitoyens ont souhaité intervenir à la fin du conseil, l’écoute minimale qu’implique un soupçon de politesse n’ait pas été accordée par des élus, maire en tête, pressés de quitter l’assemblée.