Par ce présent chapitre, nous achevons l’explication des six axes majeurs de notre programme. Après l’urgence écologique, la volonté de préserver le devenir des générations futures passe également par l’urgence budgétaire que constitue la dette. Cette dernière s’élève aujourd’hui à 2200 milliards d’euros, et nous dépensons chaque année près de 50 milliards pour payer les intérêts de la dette, soit presque autant que l’impôt sur les sociétés. Cette dette a augmenté de 600 milliards sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, notamment via le plan de sauvetage des banques, indispensable en soi, mais mené uniquement dans l’intérêt des banques en mutualisant les difficultés.
Le résultat est donc aujourd’hui une dette conséquente qui pourrait menacer les ambitions politiques des jeunes de demain. Nous refusons d’hypothéquer leur avenir et nous nous engageons alors à voter contre tout texte à l’origine d’une perte financière pour l’Etat et qui ne proposerait pas un plan de financement cohérent. Nous souhaiterions que la dette recule mais nous serons essentiellement attentif à ce qu’elle n’augmente pas.
Ceux qui me connaissent ou qui m’ont entendu pourraient être surpris par ce qui ressemble à un curieux paradoxe : une dette abyssale, en augmentation et pourtant, je répète à l’envi que la France est un pays riche et que de l’argent, nous en avons. Oui, nous en avons, mais le tuyau est percé et arrose les mauvais champs.
Il nous semble donc indispensable de mener une politique budgétaire rigoureuse qui doit passer par davantage de justice fiscale. Aujourd’hui, l’impôt est fait de telle sorte que les entreprises ou les particuliers les plus aisés en paient relativement, mais même parfois de manière absolue, moins que les classes moyennes ou les PME/PMI. Ce sont les niches fiscales qui se trouvent être à l’origine de ce manque à gagner pour l’Etat et de cette injustice fiscale. La Cour des Comptes en recense 430 lors de l’exercice 2016 et il sera de notre devoir d’élaguer consciencieusement ce sombre maquis où seuls ceux qui ont les moyens financiers pour s’attacher les conseils d’un fiscaliste, peuvent se retrouver dans ce dédale.
En parallèle, s’il est nécessaire de voir la courbe de l’impôt reprendre l’apparence d’une droite plutôt que celle d’une cloche, il convient également de conférer un caractère sacré à chaque euro qui sort de la poche du contribuable. Dès lors, si quelques dépenses somptuaires ou superfétatoires devraient disparaître, nous souhaitons nous attaquer à un symbole du quinquennat passé, véritable marqueur de sa politique économique : le Crédit Impôt Compétitivité Emploi, plus connu sous son acronyme poétique de CICE. Ce dispositif particulièrement onéreux semble avoir été très générateur d’emploi.
Cette manne financière, qui a dépassé systématiquement les 20 milliards annuels, est répartie sur la base du nombre de salariés. Ainsi, les véritables gisements d’emploi que sont les PME/PMI, l’artisanat et l’agriculture demeurent grandement à l’écart de ce dispositif. En revanche, les grandes entreprises ont, elles, bénéficié d’un véritable pactole. Ainsi de Carrefour, premier bénéficiaire privé, pourtant non sujet au risque de la délocalisation et qui n’a pas, semble-t-il, augmenté le nombre ou le salaire de ses caissières ou magasiniers en regard des millions d’euros perçus annuellement et la multiplication par deux du salaire de son directeur. Nous souhaitons donc inverser le dispositif afin que l’essentiel bénéficie aux structures énoncées supra.
Dans les domaines économiques et budgétaires, nous sommes porteurs d’une triple ambition : réduire la dette qui nous accable, supprimer les niches fiscales pour plus de justice fiscale et inverser la logique d’attribution de la manne consacrée au CICE.