Chapitre 5 : Répondre à l’urgence écologique

Faire de la politique c’est vouloir anticiper et prévoir. Tout décideur public se doit donc de prendre des décisions qui auront inévitablement des conséquences pour les années et les générations à venir. Si nous sommes les héritiers des politiques passées, notre rôle est de ne pas obérer le devenir de ceux qui prendront notre suite. Parmi ces urgences, notre mandat aura pour vocation de s’atteler à deux d’entre elles : l’urgence écologique et l’urgence budgétaire (sixième et dernier chapitre, à venir).

Concernant l’urgence écologique, le grand défi du quinquennat qui s’ouvre désormais est un défi énergétique. En effet, dans les cinq ans qui viennent, une décision doit être prise concernant 20 réacteurs nucléaires sur les 58 en fonctionnement à l’heure actuelle. En matière d’énergie, il n’y a pas de bonne solution. Il existe seulement des solutions qui, comparativement, sont moins mauvaises les unes que les autres. Dans ce domaine, la France devra investir des dizaines de milliard d’euros. La question politique est de savoir s’il faut les mettre dans la mise aux normes et le rallongement de la durée de vie des centrales ou dans la transition énergétique.

A notre niveau, nous choisissons résolument la seconde option. L’énergie nucléaire est non seulement coûteuse mais en plus elle hypothèque l’avenir d’un voile noir d’incertitude car nous allons devoir gérer les déchets, bombe à retardement que nous ne savons pas désamorcer. Aujourd’hui, il est question de les enfouir, mais cacher la poussière sous le tapis n’a jamais été une solution pérenne. Ajoutons à cela que pour fonctionner, le nucléaire nécessite de l’uranium que nous allons chercher au-delà de nos frontières, notamment en Afrique, polluant ces terres sans vergogne au mépris des populations locales. Nous nous engagerons donc fermement dans tout plan de transition énergétique, l’hypothèse du nucléaire devant être écartée.

Alors, s’il est nécessaire de réduire notre consommation d’énergie (attitudes plus respectueuse en matière d’éclairage public et d’éclairage nocturne des devantures de magasin, grand plan d’isolation des bâtiments), il nous faudra compenser par d’autres moyens de production. Le gaz de schiste, qui plus est exploité par des groupes privés, est une hypothèse que nous écartons. Ne restent donc plus que l’hydraulique,  l’éolien et le solaire, vers lesquels il nous semble nécessaire de converger fortement.

Sur un autre sujet, en matière de santé publique, nous soutiendrons et porterons tout projet ayant pour vocation d’interdire les perturbateurs endocriniens et le glyphosate.

Enfin, l’agriculture apparaît également comme un véritable enjeu écologique. Notre système agricole est la conséquence des choix opérés dès l’après-guerre, à une époque où les objectifs prioritaires étaient l’autonomie alimentaire de l’Europe et l’éloignement du spectre de la famine. Ces choix nécessaires à cette époque doivent être repensés à l’aune des défis actuels qui sont sanitaires et environnementaux.

Si l’Etat n’a pas vocation à interdire un système agricole, il est indispensable de faire le nécessaire pour le réorienter. Ainsi, les élevages industriels et les grandes exploitations céréalières pourront poursuivre leurs activités si elles sont viables économiquement. En revanche, nous militerons pour une réorientation des aides de la Politique Agricole Commune vers une agriculture du terroir, respectueuse de son environnement, soucieuse du bien-être de l’exploitant et des animaux. Ainsi, les aides publiques doivent soutenir les petites exploitations.

Au-delà de cette réorientation massive de la ressource publique en matière agricole, les plus grands bénéficiaires de la PAC ne devant plus être les céréaliers de la Beauce et les producteurs de betteraves en Picardie, c’est notre conception de la vie locale qui doit évoluer. Consommer local apparaît donc comme une priorité et tout espace de restauration collective devra donc se fournir localement. Nous devons repenser plus généralement cette économie du quotidien et apprendre à reformer une communauté. Tel est le défi qui dépasse amplement le monde agricole et qui nécessite un effort de chacun… bien au-delà de ces élections !

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